Léonid n'a pas inventé la poudre. Ça tombe bien, il est antimilitariste.

Léonid n'a pas fait la révolution. Ca tombe bien, d'autres l'ont déjà faite. Et quand on voit le résultat...).

Léonid n'a pas composé la 9ème symphonie de Bétov. Ca tombe bien, Mozart l'avait déjà écrite.
Léonid chante et ça tombe pas si mal après tout....
C'est pas parce que Brassens, le Ché et Mozart sont morts qu'on va rester au plumard à rien foutre ! Faut bien essayer non !?

La scène est incontestablement le terrain de jeu favori de Léonid, l’endroit où se déploie toute la singularité du duo. Deux bonshommes au milieu d’un improbable foutoir d’instruments, totalement anarchique à première vue, qui devient entre leurs mains et sous leurs pieds une mécanique de haute précision. Deux personnages radicalement différents l’un de l’autre qui partagent en parfaite entente cette chambre de gosse mal rangée dont ils sont les seuls à connaître les méandres. L’un se raconte, donne son opinion sur tout, ouvre sa gueule à tous propos, déballe, s’emballe ou s’enlise avec un humour grinçant et une autodérision permanente. L’autre, stoïque et taiseux, assiste à cela l’air perplexe sans qu’on ne sache trop s’il est moqueur ou compatissant. Le moindre de ses mouvements de sourcils, de ses rictus devient alors d’une expressivité absolue. Mais dès que le décompte de la musique est lancé, l’Auguste et le clown blanc (allez savoir qui est qui…) s’accordent à l'unisson pour ne faire qu’un.

Les spectacles de Léonid sont à la fois le fruit d’un travail technique de précision et d’une réflexion profonde sur le propos, le premier ne devant jamais faire de l’ombre au second mais au contraire, le servir. Un délicat mélange de performance et de simplicité, de perfectionnisme et de spontanéité. Un tour de chant effectué par deux acrobates.